Goran Vejvoda, sound artist based in Paris. After studying music in Belgrade, he turns to contemporary music's and art.Guitarist with various rock bands (Idoli, in former-Yugoslavia and Oko 3 in France), he worked with Enki Bilal composing the soundtracks of Tykho Moon and Immortel, with Angelin Preljocaj for his shows at the Paris Opera (Le Parc & Casanova) ,or with Jacques Ossang on the music of his films.
He has several solo albums, Fruit Cloud and Harmonie, (Japan) cosigned a record with Suba, The Dreambird (Brazil), Mikro-Organizmi with Rambo (Serbia-Montenegro) or What with Zerone (France). In 1986 he published a book devoted to Brian Eno and is currently preparing a compendium on sound art. He has exhibited since 1981 and in 2004 was part of the exhibition “Off The Record”, at the Arc/Musée D'Art Moderne de la Ville de Paris.
Vejvoda works around the interrogation, on the nature of sounds as well as its modes of exhibition, reflecting on such matters as the space separating a sound and its caption, the process and the product, the production and the consumption, the evanescence of the sounds.






Wuzzy Fuzzy quotes A - Vibrö 2 (track 04)
IN A STEREO LANDSCAPE, THE NARRATOR INDICATES AND THE SOUNDS EXECUTE. TONES IN TONES IN TONES IN TONES IN THOUGHTS IN FUTURE IN HYBRID IN WUZZY IN WUZZY IN WUZZY IN WUZZY IN QUOTES IN QUOTES IN QUOTES IN QUOTES IN FUZZY IN FUZZ IN FUZZY IN FUZZ IN HEARING IN EARING IN NEARING IN FEARING IN DEARING IN TIMBRE. THE WOMAN IN THE VERTICAL SPEAKERS WILL NOW IN-TONE. THE MAN ON THE SIDE WILL DWELL FROM WHICH SOUND PROJECTOR HE WILL WANT HIS TONES TO COME FROM. LOOP-RAIN FALLS INTO PSYCHOACOUSTIC PERSPECTIVE. WHAT DO SOUNDS THINK ABOUT WHAT WE DO WITH THEM, AFTER ALL.
Text: The artist
 





MICRO EVOCATIONS
LE GOUT ACQUIS DU THE VERT
FROTTEMENTS D'UN NOUVEAU SILENCE

On va boire du thé. Souvenir éphémère, cinématographique. En 1978 ou 79, C'était une Japonaise. Pas encore la fureur manga. Automne ou hiver. Froid. Pluie. Petite chambre à Londres. Très timide, très retenue. Dans la nuance. Tu vois. Comme ton amie de Liverpool. J'étais curieux. La cérémonie du thé vert. En tenue traditionnelle. Une des plus vielles maisons de Kyoto. Tout le rituel décomposé. On tourne plusieurs fois le bol. Il ne chante pas. Tout se passe dans les regards. Dans les non-dits. Au début je n'aimais pas trop et puis c'est venu. Le goût de l'herbe fraîchement coupée. J'aime particulièrement le Macha, cette poudre résiduelle, fluorescente. Comme du gazon. 200 years of Henry E Steinway. Mon plus grand regret. La note noire et la note blanche. Je n'ai pas su. Le sujet s'évanouit. Une relation assez forte avec le piano. Comme une architecture. La somme de l'histoire. Egale. Celui qui me pénètre. La pureté et l'espèce de vide. La puanteur des espaces vides. Représenter schématiquement le départ d'un son. Je tergiversais entre le violon et le piano. Mon amour a pesé. J'ai essayé de les dissocier. Une vraie blanche et une vraie noire. Je n'y arrivais pas. Le processus de décomposition. Une note de sythé pourri. Manufacturer. A consacré. Son fondateur. Fut tenté. Ils parlent d'entreprise. L'emprise des derniers remparts. Un fabricant. Oui, c'est un mot à creuser. Comme les tranchées. Les gens étaient très gentils dans les magasins. Rue Saint-Maur. Un Polonais. Je lui ai raconté toutes mes histoires de notes. Comme si j'étais totalement fou. Il m'a dit de repasser 1 ou 2 heures plus tard. J'attends dans le rétroviseur. Il a trouvé. 2 dans chaque magasin. En ébène et en ivoire. Totalement interdit. Je les ai photographiés dans la neige. À très haute altitude. Dans la Gora, la forêt de haute montagne. Mon trip Malevitch. Le pendant sonore du carré blanc et du carré noir. Qui m'anime. D'où vient le son et où va le son ? l'idée tangible du sonore dans le visuel. Comment représenter ces moments et à quel symbole les réduire ? Ah, ah, ah... Assouvir un sentiment profond sur lequel on n'arrive à mettre ni des mots, ni des symboles. Hmmm... Comme une espèce de signal. Et puis ce lien assez tectonique. La déformation de la surface. Les forces internes. Impressionné, comme beaucoup, par le fameux monolithe. Kubrik. 2001. Notion assez pure. Sans rentrer dans un truc baba-cool. Projection comme la pissotière et la roue. Ca m'apaisait de les avoir séparément. Assez jouissif. Degré zéro de la digression. La question de la représentation. Métamorphique. Pertinence ? continuité ? suite de tentatives dès l'annonciation. Des mots sur une toile. Un ruban calligraphique dirigé vers l'oreille. Une trompette. les racines de la représentation picturale. Les partitions de John Cage, etc. plusieurs couches. Volontairement ou involontairement inscrit dans une tradition. Unité vivante, humanoïde. Background. Chimie. Biologie. Gènes. Langue. Culture. Codes. En contradiction avec la chose intérieure, tout en faisant qu'elle avance. Je subis les contextes, les syntagmes, en essayant de les gérer. Une continuité impossible à effacer. Table rase «  salut les mecs et les filles, on va tout recommencer a zéro, on va faire la politique de la terre brûlée, il n'y a rien eu avant! ». Une des consciences possibles. Tout ce bloc. Rebondir sans savoir. Emotions. Intuitions. Envies. Politique interne. Rêves. Vie consciente. Inconsciente. Dans un territoire affectif. Séparé de la notion de musicalité, dans le sens classique. En parallèle, le cortex. Très tôt senti une matérialité dans l'intangible. Les ondes. Quand j'ai commencé à bidouiller. En dehors de l'école de musique où on nous apprenait tous les trucs du solfège. À la maison. Micros, magnétos et tout ça... L'impression d'avoir une matière à modeler. Énorme amusement. Comme un alchimiste qui essaie de bousiller la substance. Faire des horreurs. Foutre mon doigt dedans. Arrêter la bande. La découper. La triturer. multicouche. Partie visuelle en concordance. Je suis comme un magnétophone multipiste. Les choses se transvasent. Dégoulinent d'une piste à l'autre. « mon oreille et mes yeux se remplissent d'extase ». Passer du métaphorique, représentation intellectuelles. Schéma. Système génératif. Positionner tel, tel et tel élément. Mettre ces choses-la en branle. Produire quelque chose. Concret. « Mais tu fais quoi comme son ? » « Mais là, il n'y a pas de son ...». Les images. « Mais si, je vois le son ! » Processus qui se mord la queue. Micro provocation. Tout le temps sur mon terrain. Je navigue dans ces multipistes. Le cortex dérive sur l'océan sensationnel du Codex culturel. En même temps, une projection dans des univers copieusement fictifs, créés de toutes pièces. Postulat. Framework. « voilà, aujourd'hui ». presque comme la création d'un monde. Grandiloquent. Building blocks. Matière. Lego System. Il y en aura d'autres. Toujours eu des objets fabriqués ou faits fabriqué ou des caches. Qui m'ont suivi d'une façon ou d'une autre. Datent d'y a longtemps. Pas encore sortis. multicouche. Un va-et-vient. Jouissance profonde. Totalement inespérée. Mon architecture avec ces notes... très, très, très doucement. Schhh... Avec un synthétiseurs. 2 ou 3 ou 4 vraies notes noires et blanches d'un piano. In situ.



Une personne m'avait acheté quelques oeuvres. Des compos visuelles. Des collages. Des montages avec la noire. Au début juste une. Puis une. Puis une. Puis une. Puis une. Jusqu à être content. En dégringolant dans la déclinaison sonore. Plutôt allié à la noire. Plutôt amoureux de la noire. Et la blanche, elle, elle attend. Comme dans une histoire d'amour. Sentiment assez profond. Je l'ai surtout photographiée d'en haut. Fonction. Structure. lisse et brillant. Une poésie. Une force. Un peu comme la calligraphie japonaise. Ils se préparent longtemps et concentrent toute l'intensité de leur ressenti dans un seul geste. Ils pensent pendant trois jours. Il faut effacer mentalement toutes les images préconçues, résiduelles qui émanent de la toile blanche. Il font un trait. Après ils s'en vont. Comment ça peut être perçu par quelqu'un qui n'aurait pas cette histoire la ? quel dialogue initier ? je mange mon chocolat. On est amoureux du noir. Pour parler de feedback. Sens le plus basique du terme. Tous les cas de figure. Tous les artistes à qui j'ai posé la question. Réponse récurrente. À mon tour. Crétins qui connaissent rien. « ouais, c'est quoi ce truc ? » . Qui connaissent rien mais qui sont interpellés. Ni pourquoi, ni comment. Communion avec l'objet ou la vision, le son. « un des trucs les plus beaux que j'aie jamais vu ! ». en pourcentage. Au-moins de la curiosité. Dialogue. Pas seulement le « pourquoi, d'où ça vient ? comment vous en êtes venu là? Est-ce que c'est politique ? la ségrégation ?» qui font appel à l'inconscient collectif. Moins on en dit et plus ça gamberge. Beaucoup d'artistes fonctionnent comme ça. Pas d'explication à donner. Profond ressenti. Besoin de s'exprimer. Honnêteté. Acte parfois très intuitif. D'où est-ce que ça vient ? de la nuit des temps ou du futur des temps ? Le Nouveau Silence. The New Silence. Une phrase qui me revient comme une espèce de litanie. The New Silence. The New Silence. The New Silence. Pas très bien appréhendé. Paramétré par le bruit ambiant. Les modalités du silence. Le nouveau « contexte sonore ». par rapport à la question du dialogue une réponse peut-être plus radicale. « je m'en fous, je fais ce que j'ai à faire ». très égoïste. Le partage m'intéresse autant qu'il ne m'intéresse pas.
L'idée de procurer. Faire avancer les choses de quelque façon que ce soit. Produire, réfléchir à des oeuvres. Même en dehors de l'idée d'oeuvre. Des flux énergétiques. Pour sortir des carcans posés par la norme intellectuelle. Barrières. Modus Operandi. Finalement davantage tourné vers l'art contemporain. Très peu de zones. Terme difficile. Liberté. Territoires. Limites. Aussi fascisant que les autres, mais peut-être en grammage. Quelques grammes de liberté en plus que dans l'industrie du disque, par exemple. Des interstices. Hyper-mercantilisme. Codes très restrictifs. Modes. L 'industrie du disque. L 'industrie de la télévision et du cinéma. L 'industrie de l'art contemporain. Pas se leurrer. T'es en train de marcher sur ton fil. Ça peu servir. J'ai pété des câbles. Centre d'intérêt relativement sonore. Toute la curiosité envers le monde environnant. Comme les peintures de Klein, totalement immatérielles. Les quasi-monochromes de Rothko ou de Klein. Fais ta Micheline Polac. Whistle. « Tant que ça roule, ça tourne ». Virage à 90. Processus parallèles. Aucun n'est négligé. Pour prendre l'exemple de la photo. Depuis trente ans. Premier appareil. Gamin. Tout petit. En Italie. Dans les années 60. Comme aujourd'hui avec les appareils numériques. Petit Instamatic. Ma mère devenait totalement folle. Cartouches. Cartridges. Qu'on mettait dans le petit kodak. J'appuyais sur le bouton comme un forcené. « On va faire banqueroute avec lui et Kodak va devenir la plus grosse boîte de la terre ». Pris au corps et Piqué au vif. Dans un milieu. Enormément de peintres à la maison. Beaucoup de 'cultureux'. Cinéastes. Musiciens. Comédiens. Je regardais ce défilé comme un gamin, sans recul. Beaucoup de politiques aussi. Qui passaient voir mon père. Le gros du bataillon souvent imbus... Imbuvables. Les gentils, c'étaient les 'cultureux'. D'une façon ou d 'une autre. Plus jeunes, moins jeunes, liés à une pratique culturelle. J'ai dû hériter de ça. Totalement à l'aise. Clip danse contemporaine ? Pourquoi pas. Quelle trace laisser ? Peu importe. Si quelqu'un me donne tout. Cette oeuvre que j'espère faire un jour. « de 1 hertz à 20 000 hertz ». 20 000 haut-parleurs. Chaque haut-parleur a sa fréquence. Quand on bouge dans l'espace on 'fade in'/'fade out'. L'oeuvre existe en tout petit. En maquette. Chez le garçon qui fait la partie technique. Je l'ai en tête depuis 10 ans. 6 haut-parleurs. 6 fréquences. 1000. 1001. 1002. 1003. 1004. 1005. Un capteur infrarouge assez précis. Audio Paint. Peinture Audio. Encore l'idée du monolithe. Densité fluctuante. Fréquences très désagréables mais centrales par rapport à l'oreille. Très sensible, tiraillement. Frottement entre les deux fréquences. Un peu comme le thé vert. Au début, on grince des dents. Un goût acquis.

Valerie Vivancos, d'après une conversation avec Goran Vejvoda.
Texte pour le livre d'artiste de Goran Vejvoda
"A Square of Silence, A circle of Sound "
Ed. Alga Marghen, Milan Parution prévue automne 2007







Fruit cloud - CD 1999



Harmonie - CD 2002

















A square of silence - Vinyl + CD 2007





Confiance dans le maintenant - 2007
Die neue ruhe - 2007
Ear witness - 2007
Herzt count trem - 2007
Io sono suono - 2007
It's boring again - 2007
Le nouveau silence - 2007
Or a - 2007
Or b - 2007






GV & Rob Young article on Pierre Schaeffer, The Wire - 08 2005
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L'étrange partition sonores, édition No limit / JaszzoSphère - 2007
GV et S. Cicmil, Brian Eno "Zaobilazne Strategie" SIC, Belgrade - 1985



Brise Glace no: 0 - 06 2002
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Anthology review - photo 2007


Audio peinture circuit - object 2005


Behind P.H. - video 2003


Building space with sound - installation 2006


Distortion - video 2004


"Distortion" (Vidéo-12')
Play extract 1: Real / Quicktime
Play extract 2 : Real / Quicktime


EQ rendez-vous - collage 1981


Goodbye floppy Max - collage 1995


Hertzing - photo 2007


Hollywood Chaos - video 2006


Le plus grand piano du monde - installation 2002

Lointain - installation 2002


Meta Accumulation Indeterminacy - performance 2007

Mic tape light - photo 2007

Mics towards the sky - action 1978
Molecular bass soundfield - 2007

Radio Belgrade - objet 1977

Regarde le paysage sonore - makimono 2002

R.L. Static Light Portrait - video 2007

Soundscape impression - 2003

Tape remember - action 1975/2007

Tone tone volume - objects 1979

The Rat Won't Fit - video 2006

Velocity - installation 2001

Wakin' the book - video 2005

Was ist klang kunst - action 2007

While the history of sound passes by - photo 2000

Your mouth is a loudspeaker - action 2005

Your mouth is a loudspeaker - action 2007





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